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Couverture médiatique

Prise de notes pendant une conférence de presse
Que vous soyez victime, proche d’une victime ou impliqué d’une manière où d’une autre dans un incident, vous pouvez recevoir des questions des médias. Réfléchissez-bien, vous n’êtes pas obligé de répondre à leurs sollicitations!

Arguments et conseils

Arguments en faveur d’une couverture médiatique

  • Faire connaître votre version des faits.
  • Favoriser une information correcte et respectueuse.
  • Eviter les témoignages de personnes non impliquées ou mal intentionnées.
  • Partager votre douleur pour vous soulager.
  • Faire passer un message ou lancer un appel.
  • Trouver un soutien en visionnant le reportage du drame à postériori.

“Ma première réaction a été de tenir la presse à l’écart. C’est un événement privé. J’avais déjà été souvent dans les journaux et à la télé, mais dans un cadre professionnel et généralement pour des nouvelles agréables.
Mon épouse Kris a réagi différemment. Elle en avait entendu parler aux infos et elle voulait voir. Nous avons donc regardé les images ensemble et elle disait que cela lui faisait du bien. Pour elle, il était important que l’événement ne passe pas inaperçu, que tout le monde sache.

Guillaume Van Der Stichelen, papa de Mattias est décédé après une chute dans une cave lors d'une fête d'étudiants.

Arguments contrela couverture médiatique

  • Respect de votre vie privée.
  • Difficulté de se fixer une limite (par exemple donner trop de détails).
  • Difficulté de faire passer votre message.
  • Colère.
  • Journalistes peu respectueux des règles de l’éthique de la profession.
  • Enfants concernés. Les mineurs impliqués dans une affaire judiciaire ne peuvent pas apparaître dans les médias.

Si vous voulez vous adresser aux médias

  • Entendez-vous à l'avance sur les modalités de l’interview, par exemple :
    • La possibilité de relire le texte de l’interview.
    • La possibilité de refuser qu’une partie soit finalement diffusée.
    • Le matériel filmé et les photos. Fournissez éventuellement une belle photo de la victime aux médias.
  • Soyez préparé. Préparez minutieusement l’interview.
  • Ne laissez personne faire pression sur vous. Prenez votre temps.
  • Ne communiquez qu’avec des journalistes professionnels. Sachez exactement pour quelle chaîne d’information ils travaillent.
  • Choisissez éventuellement un porte-parole pur vous représenter.

“Les médias ont respecté notre demande. La situation était plutôt exceptionnelle : une chaîne de télévision filmait les opérations de recherche lorsque mon frère est décédé. Ils ont choisi avec le plus grand soin et respect des images pour leurs bulletins d’informations. Ils n’ont à aucun moment montré des images qui causeraient davantage de chagrin à ma mère et à notre famille.

Chaque situation est différente, mais si je peux donner un petit conseil aux gens, c’est de demander de l’aide lors des contacts avec les médias. L’aide d’un ami ou d’une connaissance qui accepte d’être le porte-parole, l’aide d’un service de presse si vous avez affaire à une organisation ou à une entreprise. Le soutien d’une personne capable de prendre de la distance par rapport à toutes ces émotions qui vous envahissent.”

Philippe, frère jumeau d’Olivier Rouxhet, plongeur de la protection civile décédé lors d’un sauvetage.

Points d’attention

Établir des accords avec les médias

  • Délimiter son récit / bien préparer sa communication.
    • Décider ce qu’on veut/ne veut pas aborder.
    • Savoir ne pas répondre à une question.
    • Mettre des limites.
    • Ne pas parler d’autrui.
  • Fournir spontanément de l'information ou des photos.
    • Garantir que l’information diffusée nous convient et respecte l’intégrité de la victime.
    • Il vaut mieux distribuer soi-même de belles photos que de voir apparaître des images moins belles.
  • Images.
    • Laisser de l’espace pour éviter les images volées.
    • Établissez des accords.
    • Si vous ne voulez absolument pas que des photos de la victime soient publiées, demandez aux médias de respecter l'article 10 de la loi sur le droit d'auteur. En résumé, cette disposition légale stipule que votre photo ne peut être publiée que moyennant votre assentiment explicite ou celui de vos ayants droit (généralement la famille) et ce, durant 25 ans à compter de votre décès.
  • Garder l'anonymat.
    • L’anonymat peut être garanti dans les accords passés avec la presse.
  • Choisir les médias.
    • Il est préférable de traiter tous les médias sur un pied d’égalité mais une exclusivité est possible aussi..
  • Organiser une conférence de presse.
    • Nécessite de la préparation mais permet de gérer sa communication en une fois.
    • Les questions non autorisées peuvent être transmises aux journalistes au préalable.
    • Il est également possible de se limiter à lire (ou faire lire) un texte.
  • Le système de “pool”.
    • Afin d'éviter un nombre trop élevé de contacts avec les journalistes, vous pouvez autoriser UN photographe et UN journaliste d'une agence de presse à diffuser ses images et/ou informations dans les médias. Belga est l'agence de presse belge. Il existe aussi quelques agences de photos.
  • Relire.
    • La relecture et la possibilité de corriger doivent être précisées dans les accords mais demandent une grande rapidité de réaction.
  • Enfants.
    • Des règles particulières et des lois fort strictes sont d'application pour les reportages concernant des enfants.
    • Il faut également tenir compte de leur vulnérabilité.

“Je me suis concerté avec la famille et j’ai bien préparé notre message. Il est très important de préparer ce que vous voulez raconter. J’ai également renvoyé de nombreux journalistes vers le parquet ou vers le service de presse de la Protection civile.

J’ai laissé les journalistes faire leur travail car ils ont droit aux informations. Par ailleurs, un silence total comporte des risques. Vous pouvez donner l’impression que vous voulez dissimuler quelque chose. Mais d’un autre côté, je n’étais pas témoin de l’accident : je ne pouvais donc pas raconter ce qui s’est passé et comment cela s’est passé. De même, je ne voulais rien raconter afin d’éviter que mes propos soient mal interprétés. D’autres personnes étaient compétentes pour communiquer sur les faits.

J’ai néanmoins fourni deux photos aux journalistes. Des photos qui montraient mon frère tel qu’il était : un grand travailleur, mais aussi une personne qui aimait les voyages et la nature.”

Philippe, frère jumeau d’Olivier Rouxhet, plongeur de la protection civile décédé lors d’un sauvetage.

En cas de plainte

Des problèmes se posent parfois : les faits ne sont pas restitués fidèlement, on vous attribue des propos que vous n'avez pas tenus, etc.

  • Vous pouvez demander une rectification: au journaliste ou par courrier recommandé au rédacteur en chef.
  • Vous pouvez adresser vos plaintes éventuelles au Conseil de déontologie journalistique.
  • En cas de dommage grave, vous pouvez vous adresser au juge pour réclamer une rectification ou des dommages et intérêts.

“Un seul journal a contacté mes parents. J’ai travaillé des années durant dans le milieu des médias et je connaissais le rédacteur en chef. Je l’ai immédiatement contacté par téléphone pour lui demander de laisser mes parents tranquilles et ma demande a été respectée. Cela dit, je me rends bien compte que peu de personnes peuvent appeler un rédacteur en chef aussi facilement. En fait, les gens n’ont pas le contrôle sur ce que les médias donnent comme informations. Et vous êtes dans une telle tempête d’émotions que vous ne voulez ni ne pouvez vous en occuper.”

Guy Storm, papa de Vicky, décédée lors de l’effondrement de son immeuble après une fuite de gaz.